LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME

Allan Kardec

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65.- Le séjour de Jésus sur la terre présente deux périodes : celle qui a précédé et celle qui a suivi sa mort. Dans la première, depuis le moment de la conception jusqu'à la naissance, tout se passe, chez la mère, comme dans les conditions ordinaires de la vie[10]. Depuis sa naissance jusqu'à sa mort, tout, dans ses actes, dans son langage et dans les diverses circonstances de sa vie, présente les caractères non équivoques de la corporéité. Les phénomènes de l'ordre psychique qui se produisent en lui sont accidentels, et n'ont rien d'anomal, puisqu'ils s'expliquent par les propriétés du périsprit, et se rencontrent à différents degrés chez d'autres individus. Après sa mort, au contraire, tout en lui révèle l'être fluidique. La différence entre les deux états est tellement tranchée, qu'il n'est pas possible de les assimiler.

Le corps charnel a les propriétés inhérentes à la matière proprement dite et qui diffèrent essentiellement de celles des fluides éthérés ; la désorganisation s'y opère par la rupture de la cohésion moléculaire. Un instrument tranchant, pénétrant dans le corps matériel, en divise les tissus ; si les organes essentiels à la vie sont attaqués, leur fonctionnement s'arrête, et la mort s'ensuit, c'est-à-dire la mort du corps. Cette cohésion n'existant pas dans les corps fluidiques, la vie ne repose pas sur le jeu d'organes spéciaux, et il ne peut s'y produire des désordres analogues ; un instrument tranchant, ou tout autre, y pénètre comme dans une vapeur, sans y occasionner aucune lésion. Voilà pourquoi ces sortes de corps ne peuvent pas mourir, et pourquoi les êtres fluidiques désignés sous le nom d'agénères ne peuvent être tués.

Après le supplice de Jésus, son corps resta là, inerte et sans vie ; il fut enseveli comme les corps ordinaires, et chacun put le voir et le toucher. Après sa résurrection, lorsqu'il veut quitter la terre, il ne meurt pas ; son corps s'élève, s'évanouit et disparaît, sans laisser aucune trace, preuve évidente que ce corps était d'une autre nature que celui qui périt sur la croix ; d'où il faut conclure que si Jésus a pu mourir, c'est qu'il avait un corps charnel.

Par suite de ses propriétés matérielles, le corps charnel est le siège des sensations et des douleurs physiques qui se répercutent dans le centre sensitif ou Esprit. Ce n'est pas le corps qui souffre, c'est l'Esprit qui reçoit le contre-coup des lésions ou altérations des tissus organiques. Dans un corps privé de l'Esprit, la sensation est absolument nulle ; par la même raison, l'Esprit, qui n'a point de corps matériel, ne peut éprouver les souffrances qui sont le résultat de l'altération de la matière, d'où il faut également conclure que si Jésus a souffert matériellement, comme on n'en saurait douter, c'est qu'il avait un corps matériel d'une nature semblable à ceux de tout le monde.


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[10]Nous ne parlons pas du mystère de l'incarnation, dont nous n'avons pas à nous occuper ici, et qui sera examiné ultérieurement.

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