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LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME > LES MIRACLES > CHAPITRE XIII - Caractères des Miracles > LE SPIRITISME NE FAIT PAS DE MIRACLES
LE SPIRITISME NE FAIT PAS DE MIRACLES
Le Spiritisme vient donc, à son tour, faire ce que chaque science a fait
à son avènement : révéler de nouvelles lois, et expliquer, par
conséquent, les phénomènes qui sont du ressort de ces lois.
Ces phénomènes, il est vrai, se rattachent à l'existence des Esprits et à leur intervention dans le monde matériel ; or c'est là, dit-on, qu'est le surnaturel. Mais alors il faudrait prouver que les Esprits et leurs manifestations sont contraires aux lois de la nature ; que ce n'est pas et ne peut être là une de ces lois.
L'Esprit n'est autre que l'âme qui survit au corps ; c'est l'être principal puisqu'il ne meurt pas, tandis que le corps n'est qu'un accessoire qui se détruit. Son existence est donc tout aussi naturelle après que pendant l'incarnation ; elle est soumise aux lois qui régissent le principe spirituel, comme le corps est soumis à celles qui régissent le principe matériel ; mais comme ces deux principes ont une affinité nécessaire, qu'ils réagissent incessamment l'un sur l'autre, que de leur action simultanée résultent le mouvement et l'harmonie de l'ensemble, il s'ensuit que la spiritualité et la matérialité sont les deux parties d'un même tout, aussi naturelles l'une que l'autre, et que la première n'est pas une exception, une anomalie dans l'ordre des choses.
Ces phénomènes, il est vrai, se rattachent à l'existence des Esprits et à leur intervention dans le monde matériel ; or c'est là, dit-on, qu'est le surnaturel. Mais alors il faudrait prouver que les Esprits et leurs manifestations sont contraires aux lois de la nature ; que ce n'est pas et ne peut être là une de ces lois.
L'Esprit n'est autre que l'âme qui survit au corps ; c'est l'être principal puisqu'il ne meurt pas, tandis que le corps n'est qu'un accessoire qui se détruit. Son existence est donc tout aussi naturelle après que pendant l'incarnation ; elle est soumise aux lois qui régissent le principe spirituel, comme le corps est soumis à celles qui régissent le principe matériel ; mais comme ces deux principes ont une affinité nécessaire, qu'ils réagissent incessamment l'un sur l'autre, que de leur action simultanée résultent le mouvement et l'harmonie de l'ensemble, il s'ensuit que la spiritualité et la matérialité sont les deux parties d'un même tout, aussi naturelles l'une que l'autre, et que la première n'est pas une exception, une anomalie dans l'ordre des choses.
5.- Pendant son incarnation, l'Esprit agit sur la matière par
l'intermédiaire de son corps fluidique ou périsprit ; il en est de même
en dehors de l'incarnation. Il fait, comme Esprit et dans la mesure de
ses capacités, ce qu'il faisait comme homme ; seulement, comme il n'a
plus son corps charnel pour instrument, il se sert, lorsque cela est
nécessaire, des organes matériels d'un incarné qui devient ce qu'on
appelle médium. Il fait comme celui qui, ne
pouvant écrire lui-même, emprunte la main d'un secrétaire ; ou qui, ne
sachant pas une langue, se sert d'un interprète. Un secrétaire, un
interprète sont les médiums d'un incarné, comme le médium est le secrétaire ou l'interprète d'un Esprit.
6.- Le milieu dans lequel agissent les Esprits, et les moyens
d'exécution, n'étant plus les mêmes que dans l'état d'incarnation, les
effets sont différents. Ces effets ne paraissent surnaturels que parce
qu'ils sont produits à l'aide d'agents qui ne sont pas ceux dont nous
nous servons ; mais dès l'instant que ces agents sont dans la nature, et
que les faits de manifestations s'accomplissent en vertu de certaines
lois, il n'y a rien de surnaturel ni de merveilleux. Avant de connaître
les propriétés de l'électricité, les phénomènes électriques passaient
pour des prodiges aux yeux de certaines gens ; dès que la cause fut
connue, le merveilleux disparut. Il en est de même des phénomènes
spirites, qui ne sortent pas plus de l'ordre des lois naturelles que les
phénomènes électriques, acoustiques, lumineux et autres, qui ont été la
source d'une foule de croyances superstitieuses.
7.- Pourtant, dira-t-on, vous admettez qu'un Esprit peut enlever une
table et la maintenir dans l'espace sans point d'appui ; n'est-ce pas
une dérogation à la loi de gravité ? - Oui, à la loi connue ; mais
connaît-on toutes les lois ? Avant qu'on eût expérimenté la force
ascensionnelle de certains gaz, qui eût dit qu'une lourde machine
portant plusieurs hommes peut triompher de la force d'attraction ? Aux
yeux du vulgaire, cela ne devait-il pas paraître merveilleux, diabolique
? Celui qui eût proposé, il y a un siècle, de transmettre une dépêche à
cinq cents lieues, et d'en recevoir la réponse en quelques minutes,
aurait passé pour un fou ; s'il l'eût fait, on aurait cru qu'il avait le
diable à ses ordres, car alors le diable seul était capable d'aller
aussi vite ; cependant aujourd'hui la chose est non seulement reconnue
possible, mais elle paraît toute naturelle. Pourquoi donc un fluide
inconnu n'aurait-il pas la propriété, dans des circonstances données, de
contrebalancer l'effet de la pesanteur, comme l'hydrogène contrebalance
le poids du ballon ? C'est, en effet, ce qui a lieu dans le cas dont il
s'agit. (Livre des Médiums, ch. IV.)
8.- Les phénomènes spirites, étant dans la nature, se sont produits dans
tous les temps ; mais précisément parce que leur étude ne pouvait se
faire par les moyens matériels dont dispose la science vulgaire, ils
sont restés plus longtemps que d'autres dans le domaine du surnaturel,
d'où le Spiritisme les fait sortir aujourd'hui.
Le surnaturel, basé sur des apparences inexpliquées, laisse un libre cours à l'imagination, qui, errant dans l'inconnu, enfante alors les croyances superstitieuses, Une explication rationnelle fondée sur les lois de la nature, ramenant l'homme sur le terrain de la réalité, pose un point d'arrêt aux écarts de l'imagination, et détruit les superstitions. Loin d'étendre le domaine du surnaturel, le Spiritisme le restreint jusque dans ses dernières limites et lui ôte son dernier refuge. S'il fait croire à la possibilité de certains faits, il empêche de croire à beaucoup d'autres, parce qu'il démontre, dans le cercle de la spiritualité, comme la science dans le cercle de la matérialité, ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Toutefois, comme il n'a pas la prétention d'avoir le dernier mot sur toutes choses, même sur celles qui sont de sa compétence, il ne se pose point en régulateur absolu du possible, et fait la part des connaissances que réserve l'avenir.
Le surnaturel, basé sur des apparences inexpliquées, laisse un libre cours à l'imagination, qui, errant dans l'inconnu, enfante alors les croyances superstitieuses, Une explication rationnelle fondée sur les lois de la nature, ramenant l'homme sur le terrain de la réalité, pose un point d'arrêt aux écarts de l'imagination, et détruit les superstitions. Loin d'étendre le domaine du surnaturel, le Spiritisme le restreint jusque dans ses dernières limites et lui ôte son dernier refuge. S'il fait croire à la possibilité de certains faits, il empêche de croire à beaucoup d'autres, parce qu'il démontre, dans le cercle de la spiritualité, comme la science dans le cercle de la matérialité, ce qui est possible et ce qui ne l'est pas. Toutefois, comme il n'a pas la prétention d'avoir le dernier mot sur toutes choses, même sur celles qui sont de sa compétence, il ne se pose point en régulateur absolu du possible, et fait la part des connaissances que réserve l'avenir.
9.- Les phénomènes spirites consistent dans les différents modes de
manifestation de l'âme ou Esprit, soit pendant l'incarnation, soit à
l'état d'erraticité. C'est par ses manifestations que l'âme révèle son
existence, sa survivance et son individualité ; on la juge par ses
effets ; la cause étant naturelle, l'effet l'est également. Ce sont ces
effets qui font l'objet spécial des recherches et de l'étude du
Spiritisme, afin d'arriver à la connaissance aussi complète que possible
de la nature et des attributs de l'âme, ainsi que des lois qui
régissent le principe spirituel.
10.- Pour ceux qui dénient l'existence du principe spirituel
indépendant, et par suite celle de l'âme individuelle et survivante,
toute la nature est dans la matière tangible ; tous les phénomènes qui
se rattachent à la spiritualité sont, à leurs yeux, surnaturels, et par
conséquent chimériques ; n'admettant pas la cause, ils ne peuvent
admettre l'effet ; et lorsque les effets sont patents, ils les
attribuent à l'imagination, à l'illusion, à l'hallucination, et refusent
de les approfondir ; de là, chez eux, une opinion préconçue qui les
rend impropres à juger sainement du Spiritisme, parce qu'ils partent du
principe de la négation de tout ce qui n'est pas matériel.
11.- De ce que le Spiritisme admet les effets qui sont la conséquence de
l'existence de l'âme, il ne s'ensuit pas qu'il accepte tous les effets
qualifiés de merveilleux, et qu'il entende les justifier et les
accréditer ; qu'il se fasse le champion de tous les rêveurs, de toutes
les utopies, de toutes les excentricités systématiques, de toutes les
légendes miraculeuses ; il faudrait bien peu le connaître pour penser
ainsi. Ses adversaires croient lui opposer un argument sans réplique,
quand, après avoir fait d'érudites recherches sur les convulsionnaires
de Saint-Médard, les camisards des Cévennes ou les religieuses de
Loudun, ils sont arrivés à y découvrir des faits patents de supercherie
que personne ne conteste ; mais ces histoires sont-elles l'évangile du
Spiritisme ? Ses partisans ont-ils nié que le charlatanisme ait exploité
certains faits à son profit ; que l'imagination en ait créé ; que le
fanatisme en ait exagéré beaucoup ? Il n'est pas plus solidaire des
extravagances qu'on peut commettre en son nom, que la vraie science ne
l'est des abus de l'ignorance, ni la vraie religion des excès du
fanatisme. Beaucoup de critiques ne jugent le Spiritisme que sur les
contes de fées et les légendes populaires qui en sont les fictions ;
autant vaudrait juger l'histoire sur les romans historiques ou les
tragédies.
12.- Les phénomènes spirites sont le plus souvent spontanés, et se
produisent sans aucune idée préconçue chez les personnes qui y songent
le moins ; dans certaines circonstances, il en est qui peuvent être
provoqués par les agents désignés sous le nom de médiums ; dans le premier cas, le médium est inconscient de ce qui se produit par son intermédiaire ; dans le second, il agit en connaissance de cause : de là la distinction des médiums conscients et des médiums inconscients.
Ces derniers sont les plus nombreux et se trouvent souvent parmi les
incrédules les plus obstinés, qui font ainsi du Spiritisme sans le
savoir et sans le vouloir. Les phénomènes spontanés ont, par cela même,
une importance capitale, car on ne peut suspecter la bonne foi de ceux
qui les obtiennent. Il en est ici comme du somnambulisme, qui, chez
certains individus, est naturel et involontaire, et chez d'autres,
provoqué par l'action magnétique[1].
Mais que ces phénomènes soient ou non le résultat d'un acte de la volonté, la cause première est exactement la même et ne s'écarte en rien des lois naturelles. Les médiums ne produisent donc absolument rien de surnaturel ; par conséquent, ils ne font aucun miracle ; les guérisons instantanées elles-mêmes ne sont pas plus miraculeuses que les autres effets, car elles sont dues à l'action d'un agent fluidique faisant l'office d'agent thérapeutique, dont les propriétés ne sont pas moins naturelles pour avoir été inconnues jusqu'à ce jour. L'épithète de thaumaturges, donnée à certains médiums par la critique ignorante des principes du Spiritisme, est donc tout à fait impropre. La qualification de miracles donnée, par comparaison, à ces sortes de phénomènes, ne peut qu'induire en erreur sur leur véritable caractère.
Mais que ces phénomènes soient ou non le résultat d'un acte de la volonté, la cause première est exactement la même et ne s'écarte en rien des lois naturelles. Les médiums ne produisent donc absolument rien de surnaturel ; par conséquent, ils ne font aucun miracle ; les guérisons instantanées elles-mêmes ne sont pas plus miraculeuses que les autres effets, car elles sont dues à l'action d'un agent fluidique faisant l'office d'agent thérapeutique, dont les propriétés ne sont pas moins naturelles pour avoir été inconnues jusqu'à ce jour. L'épithète de thaumaturges, donnée à certains médiums par la critique ignorante des principes du Spiritisme, est donc tout à fait impropre. La qualification de miracles donnée, par comparaison, à ces sortes de phénomènes, ne peut qu'induire en erreur sur leur véritable caractère.
[1]Livre des Médiums, chap. V. - Revue spirite ; exemples : décembre 1865, page 370 ; - août 1865, page 231.
13.- L'intervention d'intelligences occultes dans les phénomènes
spirites ne rend pas ceux-ci plus miraculeux que tous les autres
phénomènes qui sont dus à des agents invisibles, parce que ces êtres
occultes qui peuplent les espaces sont une des puissances de la nature,
puissance dont l'action est incessante sur le monde matériel, aussi bien
que sur le monde moral.
Le Spiritisme, en nous éclairant sur cette puissance, nous donne la clef d'une foule de choses inexpliquées, et inexplicables par tout autre moyen, et qui ont pu, dans des temps reculés, passer pour des prodiges ; il révèle, de même que le magnétisme, une loi, sinon inconnue, du moins mal comprise ; ou, pour mieux dire, on connaissait les effets, car ils se sont produits de tout temps, mais on ne connaissait pas la loi, et c'est l'ignorance de cette loi qui a engendré la superstition. Cette loi connue, le merveilleux disparaît et les phénomènes rentrent dans l'ordre des choses naturelles. Voilà pourquoi les Spirites ne font pas plus de miracles en faisant tourner une table ou écrire les trépassés, que le médecin en faisant revivre un moribond, ou le physicien en faisant tomber la foudre. Celui qui prétendrait, à l'aide de cette science, faire des miracles, serait ou un ignorant de la chose, ou un faiseur de dupes.
Le Spiritisme, en nous éclairant sur cette puissance, nous donne la clef d'une foule de choses inexpliquées, et inexplicables par tout autre moyen, et qui ont pu, dans des temps reculés, passer pour des prodiges ; il révèle, de même que le magnétisme, une loi, sinon inconnue, du moins mal comprise ; ou, pour mieux dire, on connaissait les effets, car ils se sont produits de tout temps, mais on ne connaissait pas la loi, et c'est l'ignorance de cette loi qui a engendré la superstition. Cette loi connue, le merveilleux disparaît et les phénomènes rentrent dans l'ordre des choses naturelles. Voilà pourquoi les Spirites ne font pas plus de miracles en faisant tourner une table ou écrire les trépassés, que le médecin en faisant revivre un moribond, ou le physicien en faisant tomber la foudre. Celui qui prétendrait, à l'aide de cette science, faire des miracles, serait ou un ignorant de la chose, ou un faiseur de dupes.
14.- Puisque le Spiritisme répudie toute prétention aux choses
miraculeuses, en dehors de lui y a-t-il des miracles dans l'acception
usuelle du mot ?
Disons d'abord que parmi les faits réputés miraculeux qui se sont passés avant l'avènement du Spiritisme, et qui se passent encore de nos jours, la plupart, sinon tous, trouvent leur explication dans les lois nouvelles qu'il est venu révéler ; ces faits rentrent donc, quoique sous un autre nom, dans l'ordre des phénomènes spirites, et comme tels n'ont rien de surnaturel. Il est bien entendu qu'il ne s'agit ici que des faits authentiques, et non de ceux qui, sous le nom de miracles, sont le produit d'une indigne jonglerie en vue d'exploiter la crédulité ; non plus que de certains faits légendaires qui peuvent avoir eu, dans l'origine, un fond de vérité, mais que la superstition a amplifiés jusqu'à l'absurde. C'est sur ces faits que le Spiritisme vient jeter la lumière, en donnant les moyens de faire la part de l'erreur et de la vérité.
Disons d'abord que parmi les faits réputés miraculeux qui se sont passés avant l'avènement du Spiritisme, et qui se passent encore de nos jours, la plupart, sinon tous, trouvent leur explication dans les lois nouvelles qu'il est venu révéler ; ces faits rentrent donc, quoique sous un autre nom, dans l'ordre des phénomènes spirites, et comme tels n'ont rien de surnaturel. Il est bien entendu qu'il ne s'agit ici que des faits authentiques, et non de ceux qui, sous le nom de miracles, sont le produit d'une indigne jonglerie en vue d'exploiter la crédulité ; non plus que de certains faits légendaires qui peuvent avoir eu, dans l'origine, un fond de vérité, mais que la superstition a amplifiés jusqu'à l'absurde. C'est sur ces faits que le Spiritisme vient jeter la lumière, en donnant les moyens de faire la part de l'erreur et de la vérité.