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LA GENÈSE, LES MIRACLES ET LES PRÉDICTIONS SELON LE SPIRITISME > LA GENESE > CHAPITRE II - Dieu.
CHAPITRE II - Dieu.
EXISTENCE DE DIEU
1.- Dieu étant la cause première de toutes choses, le point de départ de
tout, le pivot sur lequel repose l'édifice de la création, c'est le
point qu'il importe de considérer avant tout.
2.- Il est de principe élémentaire qu'on juge d'une cause par ses effets, alors même qu'on ne voit pas la cause.
Si un oiseau fendant l'air est atteint d'un plomb mortel, on juge qu'un habile tireur l'a frappé, quoiqu'on ne voie pas le tireur. Il n'est donc pas toujours nécessaire d'avoir vu une chose pour savoir qu'elle existe. En tout, c'est en observant les effets qu'on arrive à la connaissance des causes.
Si un oiseau fendant l'air est atteint d'un plomb mortel, on juge qu'un habile tireur l'a frappé, quoiqu'on ne voie pas le tireur. Il n'est donc pas toujours nécessaire d'avoir vu une chose pour savoir qu'elle existe. En tout, c'est en observant les effets qu'on arrive à la connaissance des causes.
3.- Un autre principe tout aussi élémentaire, et passé à l'état d'axiome
à force de vérité, c'est que tout effet intelligent doit avoir une
cause intelligente.
Si l'on demandait quel est le constructeur de tel ingénieux mécanisme, que penserait-on de celui qui répondrait qu'il s'est fait tout seul ? Lorsqu'on voit un chef-d'oeuvre de l'art ou de l'industrie, on dit que ce doit être le produit d'un homme de génie, parce qu'une haute intelligence a dû présider à sa conception ; on juge néanmoins qu'un homme a dû le faire, parce qu'on sait que la chose n'est pas au-dessus de la capacité humaine, mais il ne viendra à personne la pensée de dire qu'elle est sortie du cerveau d'un idiot ou d'un ignorant, et encore moins qu'elle est le travail d'un animal ou le produit du hasard.
Si l'on demandait quel est le constructeur de tel ingénieux mécanisme, que penserait-on de celui qui répondrait qu'il s'est fait tout seul ? Lorsqu'on voit un chef-d'oeuvre de l'art ou de l'industrie, on dit que ce doit être le produit d'un homme de génie, parce qu'une haute intelligence a dû présider à sa conception ; on juge néanmoins qu'un homme a dû le faire, parce qu'on sait que la chose n'est pas au-dessus de la capacité humaine, mais il ne viendra à personne la pensée de dire qu'elle est sortie du cerveau d'un idiot ou d'un ignorant, et encore moins qu'elle est le travail d'un animal ou le produit du hasard.
4.- Partout on reconnaît la présence de l'homme à ses ouvrages.
L'existence des hommes antédiluviens ne se prouverait pas seulement par
des fossiles humains, mais aussi, et avec autant de certitude, par la
présence dans les terrains de cette époque, d'objets travaillés par les
hommes ; un fragment de vase, une pierre taillée, une arme, une brique
suffiront pour attester leur présence. A la grossièreté ou à la
perfection du travail, on reconnaîtra le degré d'intelligence et
d'avancement de ceux qui l'ont accompli. Si donc, vous trouvant dans un
pays habité exclusivement par des sauvages, vous découvriez une statue
digne de Phidias, vous n'hésiteriez pas à dire que des sauvages étant
incapables de l'avoir faite, elle doit être l'oeuvre d'une intelligence
supérieure à celle des sauvages.
5.- Eh bien ! en jetant les yeux autour de soi, sur les oeuvres de la
nature, en observant la prévoyance, la sagesse, l'harmonie qui président
à toutes, on reconnaît qu'il n'en est aucune qui ne dépasse la plus
haute portée de l'intelligence humaine. Dès lors que l'homme ne peut les
produire, c'est qu'elles sont le produit d'une intelligence supérieure à
l'humanité, à moins de dire qu'il y a des effets sans cause.
6.- A cela, quelques-uns opposent le raisonnement suivant :
Les oeuvres dites de la nature sont le produit de forces matérielles qui agissent mécaniquement, par suite des lois d'attraction et de répulsion ; les molécules des corps inertes s'agrègent et se désagrègent sous l'empire de ces lois. Les plantes naissent, poussent, croissent et se multiplient toujours de la même manière, chacune dans son espèce, en vertu de ces mêmes lois ; chaque sujet est semblable à celui d'où il est sorti ; la croissance, la floraison, la fructification, la coloration sont subordonnées à des causes matérielles, telles que la chaleur, l'électricité, la lumière, l'humidité, etc. Il en est de même des animaux. Les astres se forment par l'attraction moléculaire, et se meuvent perpétuellement dans leurs orbites par l'effet de la gravitation. Cette régularité mécanique dans l'emploi des forces naturelles n'accuse point une intelligence libre. L'homme remue son bras quand il veut et comme il veut, mais celui qui le remuerait dans le même sens depuis sa naissance jusqu'à sa mort serait un automate ; or, les forces organiques de la nature sont purement automatiques.
Tout cela est vrai ; mais ces forces sont des effets qui doivent avoir une cause, et nul ne prétend qu'elles constituent la Divinité. Elles sont matérielles et mécaniques ; elles ne sont point intelligentes par elles-mêmes, cela est encore vrai ; mais elles sont mises en oeuvre, distribuées, appropriées pour les besoins de chaque chose par une intelligence qui n'est point celle des hommes. L'utile appropriation de ces forces est un effet intelligent qui dénote une cause intelligente. Une pendule se meut avec une régularité automatique, et c'est cette régularité qui en fait le mérite. La force qui la fait agir est toute matérielle et nullement intelligente, mais que serait cette pendule si une intelligence n'avait combiné, calculé l'emploi de cette force pour la faire marcher avec précision ? De ce que l'intelligence n'est pas dans le mécanisme de la pendule, et de ce qu'on ne la voit pas, serait-il rationnel de conclure qu'elle n'existe pas ? On la juge à ses effets.
L'existence de l'horloge atteste l'existence de l'horloger ; l'ingéniosité du mécanisme atteste l'intelligence et le savoir de l'horloger. Quand une pendule vous donne à point nommé le renseignement dont vous avez besoin, est-il jamais venu à la pensée de quelqu'un de dire : Voilà une pendule bien intelligente ?
Ainsi en est-il du mécanisme de l'univers ; Dieu ne se montre pas, mais il s'affirme par ses oeuvres.
Les oeuvres dites de la nature sont le produit de forces matérielles qui agissent mécaniquement, par suite des lois d'attraction et de répulsion ; les molécules des corps inertes s'agrègent et se désagrègent sous l'empire de ces lois. Les plantes naissent, poussent, croissent et se multiplient toujours de la même manière, chacune dans son espèce, en vertu de ces mêmes lois ; chaque sujet est semblable à celui d'où il est sorti ; la croissance, la floraison, la fructification, la coloration sont subordonnées à des causes matérielles, telles que la chaleur, l'électricité, la lumière, l'humidité, etc. Il en est de même des animaux. Les astres se forment par l'attraction moléculaire, et se meuvent perpétuellement dans leurs orbites par l'effet de la gravitation. Cette régularité mécanique dans l'emploi des forces naturelles n'accuse point une intelligence libre. L'homme remue son bras quand il veut et comme il veut, mais celui qui le remuerait dans le même sens depuis sa naissance jusqu'à sa mort serait un automate ; or, les forces organiques de la nature sont purement automatiques.
Tout cela est vrai ; mais ces forces sont des effets qui doivent avoir une cause, et nul ne prétend qu'elles constituent la Divinité. Elles sont matérielles et mécaniques ; elles ne sont point intelligentes par elles-mêmes, cela est encore vrai ; mais elles sont mises en oeuvre, distribuées, appropriées pour les besoins de chaque chose par une intelligence qui n'est point celle des hommes. L'utile appropriation de ces forces est un effet intelligent qui dénote une cause intelligente. Une pendule se meut avec une régularité automatique, et c'est cette régularité qui en fait le mérite. La force qui la fait agir est toute matérielle et nullement intelligente, mais que serait cette pendule si une intelligence n'avait combiné, calculé l'emploi de cette force pour la faire marcher avec précision ? De ce que l'intelligence n'est pas dans le mécanisme de la pendule, et de ce qu'on ne la voit pas, serait-il rationnel de conclure qu'elle n'existe pas ? On la juge à ses effets.
L'existence de l'horloge atteste l'existence de l'horloger ; l'ingéniosité du mécanisme atteste l'intelligence et le savoir de l'horloger. Quand une pendule vous donne à point nommé le renseignement dont vous avez besoin, est-il jamais venu à la pensée de quelqu'un de dire : Voilà une pendule bien intelligente ?
Ainsi en est-il du mécanisme de l'univers ; Dieu ne se montre pas, mais il s'affirme par ses oeuvres.
7.- L'existence de Dieu est donc un
fait acquis, non seulement par la révélation, mais par l'évidence
matérielle des faits. Les peuples sauvages n'ont pas eu de révélation,
et cependant ils croient instinctivement à l'existence d'une puissance
surhumaine ; ils voient des choses qui sont au-dessus du pouvoir humain,
et ils en concluent qu'elles proviennent d'un être supérieur à
l'humanité. Ne sont-ils pas plus logiques que ceux qui prétendent
qu'elles se sont faites toutes seules ?
DE LA NATURE DIVINE
8.- Il n'est pas donné à l'homme de sonder la nature intime de Dieu. Pour comprendre Dieu, il nous manque encore le sens qui ne s'acquiert que par la complète épuration de l'Esprit.
Mais si l'homme ne peut pénétrer son essence, son existence étant
donnée comme prémisses, il peut, par le raisonnement, arriver à la
connaissance de ses attributs nécessaires ; car, en voyant ce qu'il ne
peut point ne pas être sans cesser d'être Dieu, il en conclut ce qu'il
doit être.
Sans la connaissance des attributs de Dieu, il serait impossible de comprendre l'oeuvre de la création ; c'est le point de départ de toutes les croyances religieuses, et c'est faute de s'y être reportées, comme au phare qui pouvait les diriger, que la plupart des religions ont erré dans leurs dogmes. Celles qui n'ont pas attribué à Dieu la toute-puissance ont imaginé plusieurs dieux ; celles qui ne lui ont pas attribué la souveraine bonté en ont fait un dieu jaloux, colère, partial et vindicatif.
Sans la connaissance des attributs de Dieu, il serait impossible de comprendre l'oeuvre de la création ; c'est le point de départ de toutes les croyances religieuses, et c'est faute de s'y être reportées, comme au phare qui pouvait les diriger, que la plupart des religions ont erré dans leurs dogmes. Celles qui n'ont pas attribué à Dieu la toute-puissance ont imaginé plusieurs dieux ; celles qui ne lui ont pas attribué la souveraine bonté en ont fait un dieu jaloux, colère, partial et vindicatif.
9.- Dieu est la suprême et souveraine intelligence.
L'intelligence de l'homme est bornée, puisqu'il ne peut ni faire ni
comprendre tout ce existe ; celle de Dieu, embrassant l'infini, doit
être infinie. Si on supposait bornée sur un point quelconque, on
pourrait concevoir un être encore plus intelligent, capable de
comprendre et de faire ce que l'autre ne ferait pas, et ainsi de suite
jusqu'à l'infini.
10.- Dieu est éternel, c'est-à-dire qu'il
n'a point eu de commencement et n'aura point de fin. S'il avait eu un
commencement, c'est qu'il serait sorti du néant ; or, le néant n'étant
rien, ne peut rien produire ; ou bien il aurait été créé par un autre
être antérieur, et alors c'est cet être qui serait Dieu. Si on lui
supposait un commencement ou une fin, on pourrait donc concevoir un être
ayant existé avant lui, ou pouvant exister après lui, et ainsi de suite
jusqu'à l'infini.
11.- Dieu est immuable. S'il était sujet à des changements, les lois qui régissent l'univers n'auraient aucune stabilité.
12.- Dieu est immatériel, c'est-à-dire que sa nature diffère de tout ce que nous appelons matière ; autrement il ne serait pas immuable, car il serait sujet aux transformations de la matière.
Dieu n'a pas de forme appréciable à nos sens, sans cela il serait matière. Nous disons : la main de Dieu, l'oeil de Dieu, la bouche de Dieu, parce que l'homme, ne connaissant que lui, se prend pour terme de comparaison de tout ce qu'il ne comprend pas. Ces images où l'on représente Dieu sous la figure d'un vieillard à longue barbe, couvert d'un manteau, sont ridicules ; elles ont l'inconvénient de rabaisser l'Etre suprême aux mesquines proportions de l'humanité ; de là à lui prêter les passions de l'humanité, à en faire un Dieu colère et jaloux, il n'y a qu'un pas.
Dieu n'a pas de forme appréciable à nos sens, sans cela il serait matière. Nous disons : la main de Dieu, l'oeil de Dieu, la bouche de Dieu, parce que l'homme, ne connaissant que lui, se prend pour terme de comparaison de tout ce qu'il ne comprend pas. Ces images où l'on représente Dieu sous la figure d'un vieillard à longue barbe, couvert d'un manteau, sont ridicules ; elles ont l'inconvénient de rabaisser l'Etre suprême aux mesquines proportions de l'humanité ; de là à lui prêter les passions de l'humanité, à en faire un Dieu colère et jaloux, il n'y a qu'un pas.
13.- Dieu est tout-puissant. S'il n'avait
pas la suprême puissance, on pourrait concevoir un être plus puissant,
et ainsi de suite jusqu'à ce qu'on trouvât l'être qu'aucun autre ne
pourrait surpasser en puissance, et c'est celui-là qui serait Dieu.
14.- Dieu est souverainement juste et bon.
La sagesse providentielle des lois divines se révèle dans les plus
petites choses comme dans les plus grandes, et cette sagesse ne permet
de douter ni de sa justice ni de sa bonté.
L'infini d'une qualité exclut la possibilité de l'existence d'une qualité contraire qui l'amoindrirait ou l'annulerait. Un être infiniment bon ne saurait avoir la plus petite parcelle de méchanceté, ni l'être infiniment mauvais avoir la plus petite parcelle de bonté ; de même qu'un objet ne saurait être d'un noir absolu avec la plus légère nuance de blanc, ni d'un blanc absolu avec la plus petite tache de noir.
Dieu ne saurait donc être à la fois bon et mauvais, car alors, ne possédant ni l'une ni l'autre de ces qualités au suprême degré, il ne serait pas Dieu ; toutes choses seraient soumises au caprice, et il n'y aurait de stabilité pour rien. Il ne pourrait donc être qu'infiniment bon ou infiniment mauvais ; or, comme ses oeuvres de sa sagesse, de sa bonté et de sa sollicitude, il en faut conclure que, ne pouvant être à la fois bon et mauvais sans cesser d'être Dieu, il doit être infiniment bon.
La souveraine bonté implique la souveraine justice ; car s'il s'agissait injustement ou avec partialité dans une seule circonstance, ou à l'égard d'une seule de ses créatures, il ne serait pas souverainement juste, et par conséquent ne serait pas souverainement bon.
L'infini d'une qualité exclut la possibilité de l'existence d'une qualité contraire qui l'amoindrirait ou l'annulerait. Un être infiniment bon ne saurait avoir la plus petite parcelle de méchanceté, ni l'être infiniment mauvais avoir la plus petite parcelle de bonté ; de même qu'un objet ne saurait être d'un noir absolu avec la plus légère nuance de blanc, ni d'un blanc absolu avec la plus petite tache de noir.
Dieu ne saurait donc être à la fois bon et mauvais, car alors, ne possédant ni l'une ni l'autre de ces qualités au suprême degré, il ne serait pas Dieu ; toutes choses seraient soumises au caprice, et il n'y aurait de stabilité pour rien. Il ne pourrait donc être qu'infiniment bon ou infiniment mauvais ; or, comme ses oeuvres de sa sagesse, de sa bonté et de sa sollicitude, il en faut conclure que, ne pouvant être à la fois bon et mauvais sans cesser d'être Dieu, il doit être infiniment bon.
La souveraine bonté implique la souveraine justice ; car s'il s'agissait injustement ou avec partialité dans une seule circonstance, ou à l'égard d'une seule de ses créatures, il ne serait pas souverainement juste, et par conséquent ne serait pas souverainement bon.
15.- Dieu est infiniment parfait. Il est
impossible de concevoir Dieu sans l'infini des perfections, sans quoi il
ne serait pas Dieu, car on pourrait toujours concevoir un être
possédant ce qui lui manquerait. Pour qu'aucun être ne puisse le
surpasser, il faut qu'il soit infini en tout.
Les attributs de Dieu, étant infinis, ne sont susceptibles ni d'augmentation ni de diminution, sans cela ils ne seraient pas infinis et Dieu ne serait pas parfait. Si l'on ôtait la plus petite parcelle d'un seul de ses attributs, on n'aurait plus Dieu, puisqu'il pourrait exister un être plus parfait.
Les attributs de Dieu, étant infinis, ne sont susceptibles ni d'augmentation ni de diminution, sans cela ils ne seraient pas infinis et Dieu ne serait pas parfait. Si l'on ôtait la plus petite parcelle d'un seul de ses attributs, on n'aurait plus Dieu, puisqu'il pourrait exister un être plus parfait.
16.- Dieu est unique. L'unicité de Dieu est
la conséquence de l'infini absolu des perfections. Un autre Dieu ne
pourrait exister qu'à la condition d'être également infini en toutes
choses ; car s'il y avait entre eux la plus légère différence, l'un
serait inférieur à l'autre, subordonné à sa puissance, et ne serait pas
Dieu. S'il y avait entre eux égalité absolue, ce serait de toute
éternité une même pensée, une même volonté, une même puissance ; ainsi
confondus dans leur identité, ce ne serait en réalité qu'un seul Dieu.
S'ils avaient chacun des attributions spéciales, l'un ferait ce que
l'autre ne ferait pas, et alors il n'y aurait pas entre eux égalité
parfaite, puisque ni l'un ni l'autre n'aurait la souveraine autorité.
17.- C'est l'ignorance du principe de l'infini des perfections de Dieu
qui a engendré le polythéisme, culte de tous les peuples primitifs ; ils
ont attribué la divinité à toute puissance qui leur a semblé au-dessus
de l'humanité ; plus tard, la raison les a conduits à confondre ces
diverses puissances en une seule. Puis, à mesure que les hommes ont
compris l'essence des attributs divins, ils ont retranché de leurs
symboles les croyances qui en étaient la négation.
18.- En résumé, Dieu ne peut être Dieu qu'à la condition de n'être
surpassé en rien par un autre être ; car alors l'être qui le
surpasserait en quoi que ce soit, ne fût-ce que de l'épaisseur d'un
cheveu, serait le véritable Dieu ; pour cela, il faut qu'il soit infini
en toutes choses.
C'est ainsi que l'existence de Dieu étant constatée par le fait de ses oeuvres, on arrive, par la simple déduction logique, à déterminer les attributs qui le caractérisent.
C'est ainsi que l'existence de Dieu étant constatée par le fait de ses oeuvres, on arrive, par la simple déduction logique, à déterminer les attributs qui le caractérisent.
19.- Dieu est donc la suprême et souveraine
intelligence ; il est unique, éternel, immuable, immatériel,
tout-puissant, souverainement juste et bon, infini dans toutes ses
perfections, et ne peut être autre chose.
Tel est le pivot sur lequel repose l'édifice universel ; c'est le phare dont les rayons s'étendent sur l'univers entier, et qui seul peut guider l'homme dans la recherche de la vérité ; en le suivant, il ne s'égarera jamais, et s'il s'est souvent fourvoyé, c'est faute d'avoir suivi la route qui lui était indiquée.
Tel est aussi le critérium infaillible de toutes les doctrines philosophiques et religieuses ; l'homme a pour les juger une mesure rigoureusement exacte dans les attributs de Dieu, et il peut se dire avec certitude que toute théorie, tout principe, tout dogme, toute croyance, toute pratique qui serait en contradiction avec un seul de ces attributs, qui tendrait non seulement à l'annuler, mais simplement à l'affaiblir, ne peut être dans la vérité.
En philosophie, en psychologie, en morale, en religion, il n'y a de vrai que ce qui ne s'écarte pas d'un iota des qualités essentielles de la Divinité. La religion parfaite serait celle dont aucun article de foi ne serait en opposition ces qualités, dont tous les dogmes pourraient subir l'épreuve de ce contrôle, sans en recevoir aucune atteinte.
Tel est le pivot sur lequel repose l'édifice universel ; c'est le phare dont les rayons s'étendent sur l'univers entier, et qui seul peut guider l'homme dans la recherche de la vérité ; en le suivant, il ne s'égarera jamais, et s'il s'est souvent fourvoyé, c'est faute d'avoir suivi la route qui lui était indiquée.
Tel est aussi le critérium infaillible de toutes les doctrines philosophiques et religieuses ; l'homme a pour les juger une mesure rigoureusement exacte dans les attributs de Dieu, et il peut se dire avec certitude que toute théorie, tout principe, tout dogme, toute croyance, toute pratique qui serait en contradiction avec un seul de ces attributs, qui tendrait non seulement à l'annuler, mais simplement à l'affaiblir, ne peut être dans la vérité.
En philosophie, en psychologie, en morale, en religion, il n'y a de vrai que ce qui ne s'écarte pas d'un iota des qualités essentielles de la Divinité. La religion parfaite serait celle dont aucun article de foi ne serait en opposition ces qualités, dont tous les dogmes pourraient subir l'épreuve de ce contrôle, sans en recevoir aucune atteinte.
LA PROVIDENCE
20.- La providence est la sollicitude de Dieu pour ses créatures. Dieu
est partout, il voit tout, il préside à tout, même aux plus petites
choses : c'est en cela que consiste l'action providentielle.
« Comment Dieu, si grand, si puissant, si supérieur à tout, peut-il s'immiscer dans des détails infimes, se préoccuper des moindres actes et des moindres pensées de chaque individu ? Telle est la question que se pose l'incrédule, d'où il conclut qu'en admettant l'existence de Dieu, son action ne doit s'étendre que sur les lois générales de l'univers ; que l'univers fonctionne de toute éternité en vertu de ces lois auxquelles chaque créature est soumise dans sa sphère d'activité, sans qu'il soit besoin du concours incessant de la Providence. »
« Comment Dieu, si grand, si puissant, si supérieur à tout, peut-il s'immiscer dans des détails infimes, se préoccuper des moindres actes et des moindres pensées de chaque individu ? Telle est la question que se pose l'incrédule, d'où il conclut qu'en admettant l'existence de Dieu, son action ne doit s'étendre que sur les lois générales de l'univers ; que l'univers fonctionne de toute éternité en vertu de ces lois auxquelles chaque créature est soumise dans sa sphère d'activité, sans qu'il soit besoin du concours incessant de la Providence. »
21.- Dans leur état actuel d'infériorité, les hommes ne peuvent que
difficilement comprendre Dieu infini, parce qu'ils sont eux-mêmes bornés
et limités, c'est pourquoi ils se le figurent borné et limité comme eux
; ils se le représentent comme un être circonscrit, et en font une
image à leur image. Nos tableaux qui le peignent sous des traits humains
ne contribuent pas peu à entretenir cette erreur dans l'esprit des
masses, qui adorent en lui la forme plus que la pensée. C'est pour le
plus grand nombre un souverain puissant, sur un trône
inaccessible, perdu dans l'immensité des cieux, et parce que leurs
facultés et leurs perceptions sont bornées, ils ne comprennent pas que
Dieu puisse et daigne intervenir directement dans les petites choses.
22.- Dans l'impuissance où est l'homme de comprendre l'essence même de
la Divinité, il ne peut s'en faire qu'une idée approximative à l'aide de
comparaisons nécessairement très imparfaites, mais qui peuvent du moins
lui montrer la possibilité de ce qui, au premier abord, lui semble
impossible.
Supposons un fluide assez subtil pour pénétrer tous les corps, ce fluide, étant inintelligent, agit mécaniquement par les seules forces matérielles ; mais si nous supposons ce fluide doué d'intelligence, de facultés perceptives et sensitives, il agira, non plus aveuglément, mais avec discernement, avec volonté et liberté ; il verra, il entendra et sentira.
Supposons un fluide assez subtil pour pénétrer tous les corps, ce fluide, étant inintelligent, agit mécaniquement par les seules forces matérielles ; mais si nous supposons ce fluide doué d'intelligence, de facultés perceptives et sensitives, il agira, non plus aveuglément, mais avec discernement, avec volonté et liberté ; il verra, il entendra et sentira.
23.- Les propriétés du fluide périsprital peuvent nous en donner une
idée. Il n'est point intelligent par lui-même, puisqu'il est matière,
mais il est le véhicule de la pensée, des sensations et des perceptions
de l'Esprit.
Le fluide périsprital n'est pas la pensée de l'Esprit, mais l'agent et l'intermédiaire de cette pensée ; comme c'est lui qui la transmet, il en est en quelque sorte imprégné, et, dans l'impossibilité où nous sommes de l'isoler, elle semble ne faire qu'un avec le fluide, comme le son semble ne faire qu'un avec l'air, de sorte que nous pouvons, pour ainsi dire, la matérialiser. De même que nous disons que l'air devient sonore, nous pourrions, en prenant l'effet pour la cause, dire que le fluide devient intelligent.
Le fluide périsprital n'est pas la pensée de l'Esprit, mais l'agent et l'intermédiaire de cette pensée ; comme c'est lui qui la transmet, il en est en quelque sorte imprégné, et, dans l'impossibilité où nous sommes de l'isoler, elle semble ne faire qu'un avec le fluide, comme le son semble ne faire qu'un avec l'air, de sorte que nous pouvons, pour ainsi dire, la matérialiser. De même que nous disons que l'air devient sonore, nous pourrions, en prenant l'effet pour la cause, dire que le fluide devient intelligent.
24.- Qu'il en soit ou non ainsi de la pensée de Dieu, c'est-à-dire
qu'elle agisse directement ou par l'intermédiaire d'un fluide, pour la
facilité de notre intelligence, représentons-la-nous sous la forme
concrète d'un fluide intelligent remplissant l'univers infini, pénétrant
toutes les parties de la création : la nature entière est plongée dans le fluide divin
; or, en vertu du principe que les parties d'un tout sont de même
nature, et ont les mêmes propriétés que le tout, chaque atome de ce
fluide, si l'on peut s'exprimer ainsi, possédant la pensée, c'est-à-dire
les attributs essentiels de la Divinité, et ce fluide étant partout,
tout est soumis à son action intelligente, à sa prévoyance, à sa
sollicitude ; pas un être, quelque infime qu'on le suppose, qui n'en
soit en quelque sorte saturé. Nous sommes ainsi constamment en présence
de la Divinité ; il n'est pas une seule de nos actions que nous
puissions soustraire à son regard ; notre pensée est en contact
incessant avec sa pensée, et c'est avec raison qu'on dit que Dieu lit
dans les plus profonds replis de notre coeur. Nous sommes en lui, comme il est en nous, selon la parole du Christ.
Pour étendre sa sollicitude sur toutes ses créatures, Dieu n'a donc pas besoin de plonger son regard du haut de l'immensité ; nos prières, pour être entendues de lui, n'ont pas besoin de franchir l'espace, ni d'être dites d'une voix retentissante, car, sans cesse à nos côtés, nos pensées se répercutent en lui. Nos pensées sont comme les sons d'une cloche qui font vibrer toutes les molécules de l'air ambiant.
Pour étendre sa sollicitude sur toutes ses créatures, Dieu n'a donc pas besoin de plonger son regard du haut de l'immensité ; nos prières, pour être entendues de lui, n'ont pas besoin de franchir l'espace, ni d'être dites d'une voix retentissante, car, sans cesse à nos côtés, nos pensées se répercutent en lui. Nos pensées sont comme les sons d'une cloche qui font vibrer toutes les molécules de l'air ambiant.
25.- Loin de nous la pensée de matérialiser la Divinité ; l'image d'un
fluide intelligent universel n'est évidemment qu'une comparaison, mais
propre à donner une idée plus juste de Dieu que les tableaux qui le
représentent sous une figure humaine ; elle a pour objet de faire
comprendre la possibilité pour Dieu d'être partout et de s'occuper de
tout.
26.- Nous avons incessamment sous les yeux un exemple qui peut nous
donner une idée de la manière dont l'action de Dieu peut s'exercer sur
les parties les plus intimes de tous les êtres, et par conséquent
comment les impressions les plus subtiles de notre âme arrivent à lui.
Il est tiré d'une instruction donnée par un Esprit à ce sujet.
27.- « L'homme est un petit monde dont le directeur est l'Esprit et dont
le principe dirigé est le corps. Dans cet univers, le corps
représentera une création dont l'Esprit serait Dieu. (Vous comprenez
qu'il ne peut y avoir ici qu'une question d'analogie et non d'identité).
Les membres de ce corps, les différents organes qui le composent, ses
muscles, ses nerfs, ses articulations, sont autant d'individualités
matérielles, si l'on peut dire ainsi, localisées dans un endroit spécial
du corps ; bien que le nombre de ses parties constitutives, si variées
et si différentes de nature, soit considérable, il n'est cependant
douteux pour personne qu'il ne peut se produire de mouvements, qu'une
impression quelconque ne peut avoir lieu dans un endroit particulier,
sans que l'Esprit en ait conscience. Y a-t-il des sensations diverses en
plusieurs endroits simultanés ? L'Esprit les ressent toutes, les
discerne, les analyse, assigne à chacune sa cause et son lieu d'action,
par l'intermédiaire du fluide périsprital.
« Un phénomène analogue a lieu entre création et Dieu. Dieu est partout dans la nature, comme l'Esprit est partout dans le corps ; tous les éléments de la création sont en rapport constant avec lui, comme toutes les cellules du corps humain sont en contact immédiat avec l'être spirituel ; il n'y a donc point de raison pour que des phénomènes de même ordre ne se produisent pas de la même manière, dans l'un et l'autre cas.
« Un membre s'agite : l'Esprit le sent ; une créature pense : Dieu le sait. Tous les membres sont en mouvement, les différents organes sont mis en vibration : l'Esprit ressent chaque manifestation, les distingue et les localise. Les différentes créations, les différentes créatures s'agitent, pensent, agissent diversement, et Dieu sait tout ce qui se passe, assigne à chacun ce qui lui est particulier.
« On peut en déduire également la solidarité de la matière et de l'intelligence, la solidarité de tous les êtres d'un monde entre eux, celle de tous les mondes, et celle enfin des créations et du Créateur. » (Quinemant, Société de Paris, 1867).
« Un phénomène analogue a lieu entre création et Dieu. Dieu est partout dans la nature, comme l'Esprit est partout dans le corps ; tous les éléments de la création sont en rapport constant avec lui, comme toutes les cellules du corps humain sont en contact immédiat avec l'être spirituel ; il n'y a donc point de raison pour que des phénomènes de même ordre ne se produisent pas de la même manière, dans l'un et l'autre cas.
« Un membre s'agite : l'Esprit le sent ; une créature pense : Dieu le sait. Tous les membres sont en mouvement, les différents organes sont mis en vibration : l'Esprit ressent chaque manifestation, les distingue et les localise. Les différentes créations, les différentes créatures s'agitent, pensent, agissent diversement, et Dieu sait tout ce qui se passe, assigne à chacun ce qui lui est particulier.
« On peut en déduire également la solidarité de la matière et de l'intelligence, la solidarité de tous les êtres d'un monde entre eux, celle de tous les mondes, et celle enfin des créations et du Créateur. » (Quinemant, Société de Paris, 1867).
28.- Nous comprenons l'effet, c'est déjà beaucoup ; de l'effet nous
remontons à la cause, et nous jugeons de sa grandeur par la grandeur de
l'effet ; mais son essence intime nous échappe, comme celle de la cause
d'une foule de phénomènes. Nous connaissons les effets de l'électricité,
de la chaleur, de la lumière, de la gravitation ; nous les calculons,
et cependant nous ignorons la nature intime du principe qui les produit.
Est-il donc plus rationnel de nier le principe divin, parce que nous ne
le comprenons pas ?
29.- Rien n'empêche d'admettre, pour le principe de souveraine
intelligence, un centre d'action, un foyer principal rayonnant sans
cesse, inondant l'univers de ses effluves comme le soleil de sa lumière.
Mais où est ce foyer ? C'est ce que nul ne peut dire. Il est probable
qu'il n'est pas plus fixé sur un point déterminé que ne l'est son
action, et qu'il parcourt incessamment les régions de l'espace sans
bornes. Si de simples Esprits ont le don d'ubiquité, cette faculté, en
Dieu, doit être sans limites. Dieu remplissant l'univers, on pourrait
encore admettre, à titre d'hypothèse, que ce foyer n'a pas besoin de se
transporter, et qu'il se forme sur tous les points où la souveraine
volonté juge à propos de se produire, d'où l'on pourrait dire qu'il est
partout et nulle part.
30.- Devant ces problèmes insondables,
notre raison doit s'humilier. Dieu existe ; nous n'en saurions douter ;
il est infiniment juste et bon : c'est son essence ; sa sollicitude
s'étend à tout : nous le comprenons ; il ne peut donc vouloir que notre
bien, c'est pourquoi nous devons avoir confiance en lui : voilà
l'essentiel ; pour le surplus, attendons que nous soyons dignes de le
comprendre.
LA VUE DE DIEU.
31.- Puisque Dieu est partout, pourquoi ne le voyons-nous pas ? Le
verrons-nous en quittant la terre ? Telles sont les questions qu'on se
pose journellement.
La première est facile à résoudre ; nos organes matériels ont des perceptions bornées qui les rendent impropres à la vue de certaines choses, même matérielles. C'est ainsi que certains fluides échappent totalement à notre vue et à nos instruments d'analyse, et pourtant nous ne doutons pas de leur existence. Nous voyons les effets de la peste, et nous ne voyons pas le fluide qui la transporte ; nous voyons les corps se mouvoir sous l'influence de la force de gravitation, et nous ne voyons pas cette force.
La première est facile à résoudre ; nos organes matériels ont des perceptions bornées qui les rendent impropres à la vue de certaines choses, même matérielles. C'est ainsi que certains fluides échappent totalement à notre vue et à nos instruments d'analyse, et pourtant nous ne doutons pas de leur existence. Nous voyons les effets de la peste, et nous ne voyons pas le fluide qui la transporte ; nous voyons les corps se mouvoir sous l'influence de la force de gravitation, et nous ne voyons pas cette force.
32.- Les choses d'essence spirituelle ne peuvent être perçues par des
organes matériels ; ce n'est que par la vue spirituelle que nous pouvons
voir les Esprits et les choses du monde immatériel ; notre âme seule
peut donc avoir la perception de Dieu. Le voit-elle immédiatement après
la mort ? C'est ce que les communications d'outre-tombe peuvent seules
nous apprendre. Par elles, nous savons que la vue de Dieu n'est le
privilège que des âmes les plus épurées, et qu'ainsi bien peu possèdent,
en quittant leur enveloppe terrestre, le degré de dématérialisation
nécessaire. Une comparaison vulgaire le fera aisément comprendre.
33.- Celui qui est au fond d'une vallée, plongé dans une brume épaisse,
ne voit pas le soleil ; cependant à la lumière diffuse il juge de la
présence du soleil. S'il gravit la montagne, à mesure qu'il s'élève, le
brouillard s'éclaircit, la lumière devient de plus en plus vive, mais il
ne voit pas encore le soleil. Ce n'est qu'après s'être complètement
élevé au-dessus de la couche brumeuse, que, se trouvant dans un air
parfaitement pur, il le voit dans toute sa splendeur.
Ainsi en est-il de l'âme. L'enveloppe périspritale, bien qu'invisible et impalpable pour nous, est pour elle une véritable matière, trop grossière encore pour certaines perceptions. Cette enveloppe se spiritualise à mesure que l'âme s'élève en moralité. Les imperfections de l'âme sont comme des couches brumeuses qui obscurcissent sa vue ; chaque imperfection dont elle se défait est une tache de moins, mais ce n'est qu'après s'être complètement épurée qu'elle jouit de la plénitude de ses facultés.
Ainsi en est-il de l'âme. L'enveloppe périspritale, bien qu'invisible et impalpable pour nous, est pour elle une véritable matière, trop grossière encore pour certaines perceptions. Cette enveloppe se spiritualise à mesure que l'âme s'élève en moralité. Les imperfections de l'âme sont comme des couches brumeuses qui obscurcissent sa vue ; chaque imperfection dont elle se défait est une tache de moins, mais ce n'est qu'après s'être complètement épurée qu'elle jouit de la plénitude de ses facultés.
34.- Dieu, étant l'essence divine par excellence, ne peut être perçu
dans tout son éclat que par les Esprits arrivés au plus haut degré de
dématérialisation. Si les Esprits imparfaits ne le voient pas, ce n'est
pas qu'ils en soient plus éloignés que les autres ; comme eux, comme
tous les êtres de la nature, ils sont plongés dans le fluide divin,
comme nous le sommes dans la lumière ; seulement leurs imperfections
sont des vapeurs qui le dérobent à leur vue ; quand le brouillard sera
dissipé, ils le verront resplendir ; pour cela, ils n'auront besoin ni
de monter, ni d'aller le chercher dans les profondeurs de l'infini ; la
vue spirituelle étant débarrassée des taies morales qui
l'obscurcissaient, ils le verront en quelque lieu qu'ils se trouvent,
fût-ce même sur la terre, car il est partout.
35.- L'Esprit ne s'épure qu'à la longue, et les différentes incarnations
sont les alambics au fond desquels il laisse à chaque fois quelques
impuretés. En quittant son enveloppe corporelle, il ne se dépouille pas
instantanément de ses imperfections ; c'est pourquoi il en est qui,
après la mort, ne voient pas plus Dieu que de leur vivant ; mais à
mesure qu'ils s'épurent, ils en ont une intuition plus distincte ; s'ils
ne le voient pas, ils le comprennent mieux : la lumière est moins
diffuse. Lors donc que des Esprits disent que Dieu leur défend de
répondre à telle question, ce n'est pas que Dieu leur apparaisse, ou
leur adresse la parole pour leur prescrire ou leur interdire telle ou
telle chose, non ; mais ils le sentent ; ils reçoivent les effluves de
sa pensée, comme cela nous arrive à l'égard des Esprits qui nous
enveloppent de leur fluide, quoique nous ne les voyions pas.
36.- Aucun homme ne peut donc voir Dieu avec les yeux de la chair. Si
cette faveur était accordée à quelques-uns, ce ne serait qu'à l'état
d'extase, alors que l'âme est autant dégagée des liens de la matière que
cela est possible pendant l'incarnation. Un tel privilège ne serait
d'ailleurs celui que des âmes d'élite, incarnées en mission et non en expiation.
Mais comme les Esprits de l'ordre le plus élevé resplendissent d'un
éclat éblouissant, il se peut que les Esprits moins élevés, incarnés ou
désincarnés, frappés de la splendeur qui les entoure, aient cru voir
Dieu lui-même. Tel on voit parfois un ministre pris pour son souverain.
37.- Sous quelle apparence Dieu se présente-t-il à ceux qui se sont
rendus dignes de cette faveur ? Est-ce sous une forme quelconque ? sous
une figure humaine, ou comme un foyer resplendissant de lumière ? C'est
ce que le langage humain est impuissant à décrire, parce qu'il n'existe
pour nous aucun point de comparaison qui puisse en donner une idée ;
nous sommes comme des aveugles à qui l'on chercherait en vain à faire
comprendre l'éclat du soleil. Notre vocabulaire est borné à nos besoins
et au cercle de nos idées ; celui des sauvages ne saurait dépeindre les
merveilles de la civilisation ; celui des peuples les plus civilisés est
trop pauvre pour décrire les splendeurs des cieux, notre intelligence
trop bornée pour les comprendre et notre vue trop faible en serait
éblouie.