SuiteAprès quelques instants, le noyé revint peu à peu à la vie, mais ce ne
fut que pour dire : « C'est incroyable, moi qui nage si bien ! » Il vit
bien celui qui l'avait sauvé, mais, me regardant il ajouta : « Ouf ! je
l'ai échappé belle ! Il y a certains moments, vous savez, où l'on perd
la tête ; ce ne sont pas les forces qui vous trahissent, mais… mais… »
Voyant qu'il ne pouvait continuer, je me hâtai de lui dire : « Enfin,
grâce à ce brave garçon, vous voilà sauvé. » Il regarda l'enfant qui
l'examinait de l'air le plus indifférent du monde, les poings sur les
hanches. Le monsieur se mit à sourire : « C'est pourtant vrai, » dit-il ;
puis il me salua. Fantasia voulut courir après lui. « Bah ! me dit-elle
en se ravisant, au fait, c'est tout naturel. » L'enfant le regarda
s'éloigner, puis retourna à son chien. Fantasia, cette fois, pleura.
Gérard De Nerval.
Un membre de la Société faisant observer que la conclusion manquait, Gérard ajouta ces mots :
« Je suis à vous de tout cœur pour une autre dictée, mais pour
celle-ci, Fantasia me dit de m'arrêter là ; peut-être a-t-elle tort ;
elle est si capricieuse ! »
La conclusion en avait été donnée d'avance par le vicomte Delaunay.