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LE CIEL ET L'ENFER OU LA JUSTICE DIVINE SELON LE SPIRITISME > PREMIERE PARTIE - DOCTRINE > CHAPITRE VI - DOCTRINE DES PEINES ETERNELLES > ORIGINE DE LA DOCTRINE DES PEINES ETERNELLES > 3
3. - Plus les hommes sont rapprochés de l'état primitif, plus ils sont
matériels ; le sens moral est celui qui se développe en eux le plus
tardivement. Par cette raison même, ils ne peuvent se faire qu'une idée
très imparfaite de Dieu et de ses attributs, et une non moins vague de
la vie future. Ils assimilent Dieu à leur propre nature ; c'est pour eux
un souverain absolu, d'autant plus redoutable qu'il est invisible,
comme un monarque despote qui, caché dans son palais, ne se montre
jamais à ses sujets. Il n'est puissant que par la force matérielle, car
ils ne comprennent pas la puissance morale ; ils ne le voient qu'armé de
la foudre, ou au milieu des éclairs et des tempêtes, semant sur son
passage la ruine et la désolation, à l'exemple des guerriers
invincibles. Un Dieu de mansuétude et de miséricorde ne serait pas un
Dieu, mais un être faible qui ne saurait se faire obéir. La vengeance
implacable, les châtiments terribles, éternels, n'avaient rien de
contraire à l'idée qu'ils se faisaient de Dieu, rien qui répugnât à leur
raison. Implacables eux-mêmes dans leurs ressentiments, cruels envers
leurs ennemis, sans pitié pour les vaincus, Dieu, qui leur était
supérieur, devait être encore plus terrible.
Pour de tels hommes, il fallait des croyances religieuses assimilées à leur nature encore fruste. Une religion toute spirituelle, tout d'amour et de charité, ne pouvait s'allier avec la brutalité des moeurs et des passions. Ne blâmons donc pas Moïse de sa législation draconienne, qui suffisait à peine pour contenir son peuple indocile, ni d'avoir fait de Dieu un Dieu vengeur. Il le fallait à cette époque ; la douce doctrine de Jésus n'eût point trouvé d'écho et aurait été impuissante.
Pour de tels hommes, il fallait des croyances religieuses assimilées à leur nature encore fruste. Une religion toute spirituelle, tout d'amour et de charité, ne pouvait s'allier avec la brutalité des moeurs et des passions. Ne blâmons donc pas Moïse de sa législation draconienne, qui suffisait à peine pour contenir son peuple indocile, ni d'avoir fait de Dieu un Dieu vengeur. Il le fallait à cette époque ; la douce doctrine de Jésus n'eût point trouvé d'écho et aurait été impuissante.